La conception de cette maison représentait un triple défi à résoudre :

1. « Maison pilote » tout d’abord, car elle était destinée à prouver la valeur du remarquable système de chauffage solaire mis au point par Guy Royer (ingénieur-architecte), qui couvre potentiellement (si le soleil le permet) 100 % des besoins annuels en chauffage et 70 % des besoins en eau chaude sanitaire . En réalité, c’est bien plus qu’un système de chauffage, c’est un concept architectural complexe, intégrant de multiples paramètres, sans surcoût et de façon pérenne. En bref, c’est une maison héliophore.

L’originalité principale réside dans le stockage des calories dans une épaisse masse thermique solide enterrée, placée sous la maison. Une autre originalité concerne la forme de la toiture. Il nous fallait incliner les capteurs solaires à 64° pour optimiser la captation solaire en période hivernale. Cela nous a conduit à réaliser un toit Mansart, une réponse esthétique à une contrainte technique, d’autant plus heureuse qu’elle trouve son écho dans les nombreux toits Mansart des maisons du coeur de ville de Sainte-Anne d’Auray.

2. « Maison à vivre », parce qu’ayant vendu la nôtre pour construire cette maison expérimentale, celle-ci est maintenant notre demeure. Qui dit expérimental dit laboratoire, appareils de mesures, tests, autant de données fort éloignées de la notion du « home sweet home ». A tout moment, ma femme et moi, nous avons dû trouver des solutions pour concilier les exigences de la science avec celles d’un lieu de vie. Ce travail en duo a été fructueux, puisqu’il en résulte une maison très satisfaisante sur le plan des performances énergétiques, mais aussi très agréable à vivre.

3. « Maison auditorium », parce qu’elle devait offrir à notre piano un volume suffisant pour exprimer pleinement ses capacités ; pour le permettre, il fallait installer le piano au centre de la maison. Inextricablement lié aux deux autres, ce défi nous a conduit à créer un espace de vie original, avec un vaste volume, offrant à notre maison un incroyable respir. Mais il y avait plus, il fallait que cet espace « sonne juste » ! Là, c’est autant le volume créé que le choix des matériaux qui a été déterminant :